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TRIBUNE DE HAMBOU
9 novembre 2013

SPÉCIAL EDUCATION

 

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L’Ecole publique, malade ...

Volontaires pour la sauver, levez les bras!

L’échec scolaire, comme celui de l’éducation sur le plan nation­al, est une réalité mais non une fatalité. La région de Hambou n’est pas épargnée par ce fléau alors même que les moyens pour résister à son expansion existent localement à condition d’y faire face ensemble au lieu de crier au sauve-qui-peut vers les écoles privées.

A l’occasion de cette rentrée 2013/2014, Tribune de Hambou a visité la plupart des écoles de la région. Constat et plan de bataille pour une guerre plus noble

 

La plupart des écoles de la région visitées fin octobre dernier ont quasiment les mêmes problèmes des moyens de fonctionnement insuffisants où des élèves aux niveaux in­ferieur à leur nouvelle classe. « Mes élèves ne sont même pas capables de recopier la leçon au tableau, ils écrivent très mal » se plaint un instituteur fraichement affectée à Singani, classe de CM2. Même constat à Mbambaniou une institutrice, classe de CP1 se plaint en plus de l’âge moyen de ses élèves, « entre 3 à 4 ans, c’est difficile à gé­rer. En outre, vu leur âge, les tables-bancs sont grandes pour eux, ils ont donc du mal à s’asseoir ». Un Problème de sous-effectifs auraient passé les parents à inscrire un peu précocement leurs petits chérubins, comme par crainte d’une fermeture de la classe. Si on retrouve la même situation à Chouanioù la population scolaire a massivement émi­gré de l’école publique vers l’école privée Mtsachiwa, ici on regrette le passage sous pression en classe supérieure de certains élèves. « Des parents s’opposent au redou­blement de leurs enfants malgré des lacune très graves. Si on refuse, ils les enverront à l’école privée où ils seront admis même sans présenter des bulletins » selon un instit qui a requis l’anonymat sur une probléma­tique qui s’est presque banalisée.

A l’école primaire de Bangoi, ces sont les tables-bancs qui manquent. « On a beau­coup d’élèves, et pas assez de bancs ; il y’a même toute une salle sans aucune table-banc » témoigne la maitresse des élèves de CP1 dans la cour désertée à cause du soleil : les élèves s’en vont jouer derrière l’école où ils ont une chance de trouver un peu d’ombre. Là, à l’ombre avare des murs, des jeunes filles plutôt âgées pour leur classe at­tendent la fin de la récré. « La grande men­ace qui pèse vraiment sur la durée de sco­larité des filles, c’est leur âge : dès qu’elles ont des seins, elles sont ingouvernables » plaisante notre guide local, un professeur de géographie au chômage.

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Concours de médiocrité ?

Depuis presque 10 ans, les 2collèges pub­lics de la région sont lancés, semble-t-il, dans un concours de médiocrité avec, à leur tête, des chefs d’établissement qui font l’école buissonnière autant que leurs plus mauvais élèves. Pour MoustakimDjoubeir, inspecteur pédagogique, ceux-ci font ab­straction de leurs missions de base «Un di­recteur d’école a 3 missions, avant tout ; une mission administrative, une mission péda­gogique, enfin une mission de cohésion so­ciale. Ici, aucune d’elles n’est correctement accomplie. J’en connais un qui devrait être déjà relevé de ses fonctions» nous a con­fié l’inspecteur pédagogique chez lui, à Mit­soudjé.[N .B: Au moment où vous lisez cet article, T.H. vient d’apprendre l’affectation imminente d’un nouveau directeur au collège public de Singani]. Des collèges publics qui font grise mine aux passants, donnant l’impression des bâtisses hantées. (Voir Tribune de Hambou. N°10, de sep­tembre dernier : « Collège rural de Singani : un établissement d’enseignement pub­lic aux abois »). Rien d’attrayant pur y rete­nir des élèves difficiles, au contraire.

 

A QUOI SERT L’EDUCATION ?

« L’éducation est le point où se dé­cide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité et, de plus, le sauver de cette ruine qui serait inévitable sans ce renouvellement et sans cette arrivée des jeunes et de nouveaux venus. C’est également avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandon­ner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d’entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais les préparer d’avance à la tâche de re­nouveler un monde commun ».

Hannah Arendt, femme philosopheaméricaine (1906-1975), « La crise De la culture », 1972

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